Ce matin-là, je me suis réveillée avec des papillons dans le ventre. Pas les jolis papillons de conte de fées, mais plutôt les gros, agités, qui ressemblaient à des éléphants miniatures essayant de danser la polka. J'avais rendez-vous avec un élève de Wampus dans le colisée de duels à 15h ! Oui oui oui, après m'avoir donné quelques tuyaux, il m'avait dit que ce serait bien pour moi d'apprendre quelques sortilèges avant la rentrée !

Pour calmer mes nerfs, j'ai décidé de manger quelques chocolats... enfin, plus que quelques, en réalité. Je me suis retrouvée à engloutir une quantité de chocolats qui aurait pu nourrir une petite armée. Les chocolats de mon papa, c'est les meilleurs de toute façon. Chaque bouchée était un délice sucré qui me faisait oublier, ne serait-ce qu'un instant, mes inquiétudes. Le chocolat, c'est comme un câlin comestible, et j'avais vraiment besoin de câlins ce matin-là.

Arrivée au colisée de duels, mes yeux se sont écarquillés comme des soucoupes. Le Dôme des Tempêtes était encore plus impressionnant que je ne l'avais imaginé. Les nuages tourbillonnaient au-dessus de nos têtes, s'entrelacant avec des éclairs d'énergie magique dans une danse tumultueuse. Des boucliers enchantés entouraient l'arène, protégeant les spectateurs des rafales de vent et des précipitations magiques. C'était comme être à l'intérieur d'un orage furieux, mais sans avoir à craindre de se faire mouiller !

L'élève de Wampus n'était pas encore arrivé, alors je me suis avancée timidement dans l'arène. Mon cœur battait la chamade et mes joues étaient aussi rouges que des tomates farcies. Je me sentais minuscule dans cet immense espace, entourée par des forces magiques que je ne comprenais pas encore tout à fait. J'ai jeté un coup d'œil à ma montre : 14h55. Cinq minutes encore.

Pour passer le temps, j'ai essayé de me rappeler tout ce qu'il m'avait dit. La façon de tenir ma baguette, l'importance de la posture et de la concentration... Je me sentais comme une éponge, absorbant chaque mot avec une avidité presque comique. J'avais tellement envie d'apprendre, de découvrir chaque recoin de cette école magique.

À 15h00 précises, l'élève de Wampus allait arriver. Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine, mais j'ai pris une grande inspiration, tentant de me rappeler tout ce qu'il m'avait dit dans la salle d'études une fois.  C'était le moment de mettre en pratique les quelques sortilèges que je connaissais, et malgré mes papillons, j'étais déterminée à donner le meilleur de moi-même !

Mon cœur battait la chamade alors que je me tenais dans l'arène, essayant de ne pas paraître trop nerveuse. Jace arrivait avec cette assurance tranquille qui me fascinait et m'intimidait à la fois. En le voyant s'approcher, j'ai pris une grande inspiration pour essayer de calmer les éléphants miniatures dans mon ventre.

Quand il m'a lancé ce regard amusé et compréhensif, mes joues se sont empourprées encore plus. Puis, il a sorti sa baguette et a lancé un Lumos Maxima avec une telle aisance que ça m'a presque coupé le souffle. La boule de lumière flottait devant moi, illuminant mes traits rougissants.

Je savais que c'était un test, un défi pour voir comment je réagirais. La première leçon : être prêt à l'inattendu et ne pas laisser la peur me paralyser. Facile à dire ! Pourtant, une petite voix dans ma tête me rappelait pourquoi j'étais là. Je voulais apprendre, je voulais devenir forte, et je voulais surtout prouver que je pouvais le faire !

Alors, sans plus attendre, j'ai serré ma baguette dans ma main et j'ai pris une grande inspiration. "Pro—" mais avant que je puisse terminer, j'ai senti un éternuement monter. "ATCHOO!"

Dans ma précipitation et ma distraction, les mots se sont emmêlés dans ma tête. Au lieu de "Protego", ce qui est sorti de ma bouche était un sort complètement différent : "Tarantallegra!"

Ma baguette a lancé une étincelle erratique et soudain, mes jambes ont commencé à bouger toutes seules, comme si elles avaient pris vie. Mes pieds se sont mis à danser frénétiquement, et j'ai perdu l'équilibre. C'était comme si j'étais devenue une marionnette contrôlée par un sorcier farceur.

"Ahhhh!"

J'ai crié en essayant de retrouver mon équilibre, mais mes jambes avaient d'autres plans. Elles dansaient, tournaient et sautaient sans que je puisse les arrêter.

"C'était... c'était un autre sort," ai-je réussi à dire entre deux éclats de rire, tout en continuant ma danse involontaire. Essoufflée mais toujours souriante, j'ai regardé Jace. "Je crois que j'ai encore du chemin à faire avant de maîtriser les duels," ai-je dit en rougissant, mes joues aussi rouges que des pommes bien mûres.

Je me sentais encore un peu ridicule après cette danse involontaire, mais les mots de Jace m'ont réconfortée. Il me disait que j'avais du potentiel, et même si je m'étais complètement trompée de sort, ça me donnait un petit coup de courage. Ses conseils résonnaient dans ma tête : me concentrer, bloquer les distractions... Facile à dire, mais avec ma maladresse légendaire, c'était tout un défi !

Je pris la main qu'il me tendait et me relevai avec un sourire timide. Mon cœur battait encore à toute vitesse, mais cette fois, c'était plus de l'excitation que de la peur. Jace me donnait une seconde chance, et je n'avais pas l'intention de la gâcher.

Je fis un pas en arrière, essayant de me concentrer, comme il l'avait dit. Je pris une grande inspiration, fermant les yeux un instant pour visualiser le sort que je voulais lancer.

*Cette fois, pas d'éternuement intempestif, Louisa* me dis-je intérieurement.

J'ouvris les yeux, regardant le grand garçon qui me fixait avec une expression encourageante. Je sentais encore mes joues rougir, mais je décidais de faire abstraction de tout ça. Je pouvais le faire. Je devais le faire !

Je levai ma baguette, essayant de ne pas penser à mes jambes qui avaient leur propre idée de la danse quelques instants plus tôt.

"Protego!" dis-je avec détermination.

Une barrière lumineuse se forma devant moi, un peu vacillante, mais bien là. Je jetai un coup d'œil à Jace, espérant que cette fois, je ne l'avais pas déçu. "Est-ce que... est-ce que c'était mieux ?" demandai-je timidement, mes joues toujours un peu roses, mais cette fois avec un peu plus de fierté.